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☕ Je soutiens DCODLa spin-off Soverli de l’ETH Zurich lance un smartphone basé sur TEEtime, une architecture à domaines isolés garantissant confidentialité et souveraineté numérique.
En bref
- Une architecture inédite permet de cloisonner un smartphone en domaines indépendants, chacun avec ses propres accès à la mémoire, aux capteurs et au matériel.
- Le contrôleur conçu par les chercheurs de l’ETH Zurich fonctionne indépendamment du système d’exploitation, réduisant drastiquement la surface d’attaque.
- Soverli, spin-off de l’ETH Zurich, transforme cette avancée scientifique en solution commerciale destinée aux entreprises et autorités.
- La technologie vise à renforcer la sécurité mobile et l’indépendance face aux grands fabricants de smartphones.
Les chercheurs de l’ETH Zurich ont conçu une nouvelle architecture logicielle baptisée TEEtime, reposant sur des « domaines » isolés. Chaque domaine fonctionne comme un espace étanche du téléphone, indépendant du système d’exploitation, avec ses propres accès à la mémoire, aux capteurs ou au matériel. Cette approche promet une révolution pour la protection des données personnelles et professionnelles, en réduisant la confiance aveugle exigée envers les systèmes actuels.
Une réponse à la complexité et aux failles des systèmes mobiles
Les smartphones sont devenus des outils centraux du quotidien, concentrant activités personnelles et professionnelles. Cette polyvalence repose sur des systèmes d’exploitation très complexes, composés de millions de lignes de code, souvent vulnérables. Plus un logiciel est dense, plus la surface d’attaque est large. Les utilisateurs dépendent alors entièrement de la fiabilité des fabricants et éditeurs de systèmes d’exploitation.
L’approche de l’ETH Zurich inverse cette logique. Le contrôleur TEEtime, indépendant du système d’exploitation, peut créer et gérer des domaines isolés. Chaque domaine agit comme un mini-système étanche : il peut exécuter une application sensible ou un système d’exploitation secondaire sans interaction avec le reste du téléphone. L’utilisateur peut ainsi passer d’un espace à un autre sans que l’un puisse lire les données de l’autre.
Cette séparation répond à un principe de « moindre confiance » : ne rien partager qui ne soit nécessaire. Les chercheurs ont optimisé le code du contrôleur pour le rendre le plus simple possible, minimisant les failles potentielles. Ce choix permet d’assurer une sécurité basée sur la vérification plutôt que sur la foi envers des logiciels fermés et volumineux.
Vers une souveraineté numérique mobile
Selon les infos de CyberInsider, la spin-off Soverli commercialise désormais cette technologie, en ciblant les autorités publiques et les entreprises sensibles. Le dispositif permet, par exemple, de créer un domaine pour des communications de crise indépendantes du réseau classique, ou de séparer les usages personnels et professionnels sur un même téléphone. Cette indépendance vis-à-vis des grands éditeurs et constructeurs constitue un atout majeur pour les organisations soucieuses de souveraineté technologique.
L’architecture TEEtime introduit une sécurité fondée sur la séparation plutôt que sur la surveillance. Contrairement aux solutions de type « containerisation » ou aux environnements de confiance fermés des constructeurs, chaque domaine est vérifiable et contrôlable par l’utilisateur ou par une entité indépendante. Le code source allégé et transparent du contrôleur constitue une rupture par rapport aux environnements sécurisés classiques, dont le code reste inaccessible.
Soverli propose déjà des licences logicielles à des fabricants et des dispositifs prééquipés pour des clients institutionnels. Le grand public n’est pas encore concerné, mais les fondateurs anticipent une demande croissante à mesure que la sensibilisation à la protection des données progresse.
Une nouvelle référence pour la sécurité mobile
Les cas d’usage envisagés vont au-delà de la simple protection de la vie privée. Les domaines isolés peuvent servir à créer des environnements de communication d’urgence, indépendants des réseaux commerciaux et des infrastructures étrangères. Pour les services de secours, les administrations ou les entreprises critiques, cette architecture offre une résilience accrue et un contrôle total sur les chaînes de confiance.
En combinant recherche scientifique et application concrète, ETH Zurich et Soverli proposent une alternative à l’hyperdépendance technologique actuelle. L’approche pourrait inspirer d’autres initiatives européennes visant à développer des infrastructures mobiles plus sobres, transparentes et vérifiables. Elle marque également un tournant vers une sécurité « par conception », centrée sur la maîtrise locale des données et des composants logiciels.
S’il reste encore des étapes à franchir avant une adoption de masse, le projet TEEtime prouve qu’une autre approche de la mobilité est possible : moins d’intermédiaires, plus de contrôle, et une sécurité vérifiable par tous.
Pour en savoir plus
La société dérivée de l’ETH renforce la sécurité des smartphones grâce à des domaines privés
Soverli, spin-off de l’ETH, commercialise une nouvelle architecture pour smartphone. Cette technologie permet de sceller des zones d’un appareil, par exemple pour les conversations sécurisées, les communications de crise ou les données sensibles des entreprises et des pouvoirs publics.
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