Une cyberattaque contre un laboratoire londonien d’analyses médicales a entraîné l’annulation de plus de 800 opérations et 3 000 rendez-vous non chirurgicaux.
Comme rapporté ci-dessous dans le communiqué de NHS London, une cyberattaque par ransomware a été perpétrée le 3 juin dernier contre Synnovis. Ce dernier est un laboratoire en charge d’analyses biologiques pour le compte de plusieurs organismes du NHS, principalement dans le sud-est de Londres.
L’impact de l’attaque a entraîné une réduction très importante du nombre de tests pouvant être traités et transmis aux équipes médicales.
En réponse, le NHS England London a déclaré un incident régional et a coordonné le travail des services concernés, ainsi qu’avec les prestataires voisins et les partenaires nationaux, afin de gérer les perturbations. Selon son communiqué, les principales actions immédiates mises en place pour réduire les impacts ont consisté à :
- Coordonner l’entraide pour garantir que les patients ayant besoin de soins urgents puissent les recevoir, y compris en étant opérés dans d’autres hôpitaux ;
- Travailler avec Synnovis et les autres laboratoires pour trouver des moyens d’augmenter le nombre de tests pouvant être signalés par jour ;
- Travailler avec d’autres services de pathologie pour réacheminer les analyses de sang des cabinets de médecins généralistes
- Travailler avec NHS Blood and Transplant pour fournir des stocks supplémentaires de groupes sanguins « universels ».
NHS London indique que, malgré tous les efforts du personnel et des partenaires du NHS, il n’a bien sûr pas été possible d’éviter des perturbations pour certains patients.
Des vraies conséquences sur les vies
Les données de la première semaine après l’attaque (3-9 juin) montrent que, dans les deux institutions les plus touchées, plus de 800 opérations planifiées et 700 rendez-vous ambulatoires ont dû être réorganisés. La majorité des activités prévues se sont poursuivies, certaines spécialités étant plus touchées que d’autres.
Ainsi, certains hôpitaux ne peuvent pas tester rapidement les types de donneurs et de receveurs de sang. Il existe donc un risque d’inadéquation transfusionnelle qui pourrait entraîner des complications potentiellement mortelles. Pour faire face à ce risque, et jusqu’à ce que les systèmes de comparaison des groupes sanguins fonctionnent à nouveau, les médecins des hôpitaux concernés ont choisi d’accorder les types O négatif et O positif aux patients qui ne peuvent pas se permettre d’attendre plusieurs heures pour des méthodes alternatives de détermination du groupe sanguin.
L’attaque a également perturbé le traitement de patients atteints de cancer. En effet, plus de 3 000 rendez-vous non chirurgicaux ont été reportés, laissant les patients dans l’incertitude. Pour ceux qui attendent un diagnostic de cancer, chaque jour compte et les retards peuvent avoir de graves conséquences.