Le Global Engagement Center a fermé fin 2024 après avoir été accusé de censure et de débordements, laissant un vide face à la désinformation.
Le Global Engagement Center (GEC), une entité fédérale américaine créée en 2016 sous l’administration Obama, avait pour mission de contrer la propagande étrangère et la désinformation. Le GEC ciblait principalement les campagnes menées par des acteurs étatiques comme la Russie et la Chine. L’agence s’inscrivait dans une stratégie de cybersécurité et de communication globale visant à répondre aux menaces numériques croissantes.
Cependant, dès ses débuts, le GEC s’est retrouvé au centre de controverses. Accusée de censure, notamment à l’égard des citoyens américains, et de dépassements de mandat, l’agence a vu son rôle et son financement remis en question par divers groupes politiques et organisations.
Les critiques et les accusations de censure contre la GEC
Selon Fox News et d’autres médias, le GEC aurait parfois agi au-delà de son objectif initial. Certains responsables et critiques accusent l’agence d’avoir surveillé et censuré des discours internes aux États-Unis. Cela concernait notamment sur les plateformes numériques, sous prétexte de lutte contre la désinformation. Ces pratiques ont alimenté des tensions politiques, particulièrement au sein du Parti Républicain, qui considère le GEC comme une menace à la liberté d’expression.
Le débat s’est intensifié lorsque des documents internes ont révélé que des campagnes de sensibilisation du GEC pouvaient être interprétées comme une tentative d’influence sur l’opinion publique américaine. Ces accusations ont contribué à un climat de méfiance et à des pressions pour revoir le financement de l’agence.
Le retrait du financement et la fermeture de l’agence GEC
En décembre 2024, le Congrès américain a décidé de ne pas renouveler le financement du GEC dans le cadre de la National Defense Authorization Act (NDAA). Cette décision, saluée par certains comme une victoire pour la transparence et la protection des libertés civiles, a également suscité des inquiétudes quant à la capacité des États-Unis à contrer efficacement la désinformation étrangère.
D’après Cyberscoop, cette décision reflète un désaccord profond sur la stratégie nationale en matière de cybersécurité et de gestion de l’information. Sans fonds alloués, le département d’État a officiellement annoncé la fermeture du GEC, marquant la fin d’un chapitre controversé dans la lutte contre la désinformation.
Impacts et perspectives pour la lutte contre la désinformation
La fermeture du GEC pose de nombreuses questions quant aux approches futures des États-Unis face à la désinformation étrangère. Si la suppression de l’agence satisfait ceux qui dénoncent ses pratiques intrusives, elle laisse un vide opérationnel dans un domaine où les menaces continuent de croître.
Selon FranceSoir, la situation pourrait inciter à repenser entièrement la stratégie nationale en matière de cybersécurité et de lutte contre la désinformation, en tenant compte des leçons tirées des controverses du GEC. Une coordination accrue avec des partenaires internationaux et le secteur privé pourrait être envisagée pour pallier cette absence.
Enjeux des stratégies d’information et désinformation
Dans un monde où les campagnes d’information et de désinformation jouent un rôle déterminant, les stratégies nationales et internationales pour contrer ces phénomènes sont devenues un enjeu majeur de cybersécurité.
La désinformation, utilisée comme une arme géopolitique, peut déséquilibrer des sociétés entières, manipuler des opinions publiques et influencer des processus électoraux. À l’inverse, des initiatives mal encadrées, comme celles reprochées au GEC, risquent de porter atteinte aux libertés fondamentales.
La fermeture du GEC illustre la complexité de trouver un équilibre entre protection des citoyens et respect des libertés civiles. Ces débats soulignent l’importance d’une gouvernance mondiale, de la transparence et d’une collaboration internationale pour contrer efficacement la désinformation, tout en garantissant l’équilibre géopolitique et la stabilité des démocraties modernes.
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