Une vulnérabilité dans l’API de ChatGPT pourrait mener à des attaques DDoS, nécessitant des mesures de sécurité pour prévenir ces abus.
Une récente découverte concernant l’API de ChatGPT d’OpenAI révèle une vulnérabilité préoccupante qui pourrait être exploitée pour orchestrer des attaques par déni de service distribué (DDoS). Retour sur les détails de cette faille, ses implications et les recommandations pour la corriger.
Une faille API aux conséquences inattendues
L’API de ChatGPT, utilisée par des milliers d’organisations pour intégrer le modèle de langage dans leurs systèmes, présente une faiblesse critique. Un chercheur en cybersécurité, Benjamin Flesch, a découvert que l’API permettait d’envoyer un nombre illimité de liens via le paramètre « urls » dans des requêtes HTTP POST.
Sans limite imposée, un attaquant pourrait soumettre une seule requête contenant des milliers de liens pointant vers un serveur cible. En réponse, les serveurs d’OpenAI enverraient une avalanche de requêtes HTTP vers ce serveur, provoquant une surcharge et potentiellement une interruption de service. Cette technique, bien que simple à mettre en œuvre, pourrait avoir des effets dévastateurs, notamment pour des sites web peu ou mal protégés contre ce type d’attaque.
Comprendre les attaques DDoS et leurs mécanismes
Qu’est-ce qu’une attaque DDoS ?
Les attaques par déni de service distribué (DDoS) consistent à submerger un serveur, un réseau ou une application avec un volume de trafic ou de requêtes supérieur à ce qu’il peut gérer. L’objectif principal est d’interrompre le fonctionnement normal d’un service, le rendant indisponible pour ses utilisateurs légitimes.
Les DDoS se distinguent des attaques DoS traditionnelles (où un seul système génère le trafic malveillant) par l’utilisation d’un grand nombre de systèmes compromis ou d’outils automatisés, souvent sous forme de botnets. Ces systèmes infectés sont contrôlés à distance par l’attaquant pour lancer une attaque coordonnée, rendant plus difficile l’identification et le blocage de la source du trafic.
Types courants d’attaques DDoS
- Attaques volumétriques : Ces attaques visent à saturer la bande passante d’un réseau en inondant une cible de données inutiles, souvent mesurées en gigabits par seconde (Gbps). Exemple : attaques par amplification DNS ou UDP flood.
- Attaques de protocoles : Elles exploitent les failles dans les protocoles réseau pour épuiser les ressources du serveur ou des équipements intermédiaires. Exemple : SYN flood, Ping of Death.
- Attaques applicatives : Plus sophistiquées, ces attaques ciblent des applications spécifiques pour interrompre leurs services en exploitant des vulnérabilités ou en simulant un trafic légitime. Exemple : HTTP flood, Slowloris.
L’exploitation de l’API de ChatGPT relèverait d’une attaque applicative amplifiée, où les requêtes initiales de l’attaquant sont démultipliées par les serveurs d’OpenAI.
Les dangers d’une amplification des attaques DDoS
Cette vulnérabilité illustre un problème souvent négligé dans la conception des API : l’absence de limitations claires. En exploitant cette faille, un acteur malveillant pourrait non seulement perturber les opérations d’un site cible, mais également détourner les ressources des serveurs d’OpenAI pour amplifier son attaque.
Les attaques DDoS traditionnelles nécessitent souvent des ressources importantes ou des botnets étendus. Ici, la vulnérabilité de l’API offre une « amplification gratuite », transformant chaque requête unique en des milliers de connexions, multipliant ainsi la puissance de l’attaque.
Quelles solutions pour prévenir ces abus ?
Pour limiter les risques liés à cette vulnérabilité, plusieurs actions correctives s’imposent. Tout d’abord, OpenAI devrait introduire des contrôles stricts sur le nombre de liens qu’un utilisateur peut soumettre via son API. Une limite raisonnable et techniquement viable permettrait de réduire considérablement les possibilités d’abus.
Ensuite, la mise en place d’un système de limitation de débit (rate limiting) aiderait à détecter et bloquer les utilisateurs générant un trafic anormal. Enfin, un filtrage plus rigoureux des requêtes en double pourrait également contribuer à limiter les abus. Ces solutions, bien que techniques, sont essentielles pour détourner ChatGPT pour en faire un « attaquant ».
Préparer vos infrastructures face à ces menaces
Pour les professionnels de la cybersécurité, cette découverte souligne une nouvelle fois la nécessité de surveiller de près l’activité de leurs systèmes face aux menaces émergentes. Mettre en œuvre des solutions robustes de protection contre les DDoS, telles que des services de détection et de mitigation basés sur le cloud, constitue une priorité.
De plus, suivre les évolutions des vulnérabilités au sein des technologies largement adoptées, comme celles des API, doit faire partie intégrante des pratiques de gestion des risques.
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