La cybercriminalité, notamment via le modèle Fraud-as-a-Service, se développe, touchant prioritairement institutions financières et attirant des jeunes fraudeurs.
La cybercriminalité est devenue une industrie à part entière. Parmi ses évolutions récentes, le « Fraud-as-a-Service » (FaaS) inquiète particulièrement. Ce modèle permet à des criminels de louer des outils frauduleux, des bases de données volées et des services illégaux, facilitant ainsi les cyberattaques à grande échelle. Accessible à tous, il ouvre la porte à une nouvelle génération de fraudeurs, souvent jeunes et inexpérimentés.
Un marché criminel florissant
Le FaaS fonctionne comme un business bien rodé. Des groupes cybercriminels vendent des kits de phishing, des services d’usurpation d’identité et des logiciels malveillants clé en main. Certaines plateformes vont jusqu’à offrir un support client et des garanties de fonctionnement. Cette industrialisation de la fraude permet à des personnes sans compétences techniques de mener des cyberattaques sophistiquées.
Les institutions financières sont les premières victimes. Selon le « 2025 State of Fraud Report » de Alloy.com, 11 % des banques de taille moyenne ont subi des pertes de plus de 5 millions de dollars en une année à cause de la fraude. Pour y faire face, elles déploient des technologies basées sur l’intelligence artificielle pour détecter et contrer ces menaces.

L’Asie du Sud-Est, plaque tournante du cybercrime
Des pays comme le Vietnam, la Malaisie, les Philippines et l’Indonésie sont devenus des hubs majeurs du cybercrime. Pourquoi ? Une infrastructure digitale en plein essor et une application des lois souvent limitée. Ces pays attirent des organisations criminelles qui y opèrent en toute discrétion.
L’Occident, cible privilégiée
Les cybercriminels visent en priorité les pays aux monnaies fortes, comme les États-Unis et le Royaume-Uni. En volant des données bancaires et des identités, ils monétisent rapidement leurs attaques. Le dark web regorge de ces informations revendues en masse, alimentant un cercle vicieux de fraudes financières.
Des technologies de plus en plus avancées
Le FaaS exploite les dernières innovations technologiques. L’intelligence artificielle permet de créer des deepfakes réalistes pour piéger les victimes. Les bots automatisent les attaques de phishing et adaptent leurs stratégies en temps réel. Ces techniques rendent les fraudes plus crédibles et plus difficiles à détecter.
Autre phénomène inquiétant : l’implication croissante des jeunes dans la cybercriminalité. Autrefois dominé par des individus plus âgés, le monde de la fraude attire aujourd’hui des adolescents, souvent motivés par l’argent facile et l’anonymat offert par le web.
Les réseaux sociaux, un outil de recrutement et de fraude
Les cybercriminels exploitent massivement les plateformes comme Facebook, Twitter ou LinkedIn. Ils y font la promotion de leurs services, recrutent de nouveaux membres et lancent des escroqueries à grande échelle. Certains piratent des comptes d’influenceurs pour diffuser de fausses offres d’investissement en cryptomonnaies, promettant des rendements faramineux.
Comment se protéger ?
Face à cette menace croissante, entreprises et particuliers doivent adopter des réflexes de cybersécurité:
- Activer l’authentification à deux facteurs pour limiter les risques d’intrusion.
- Surveiller en permanence les transactions suspectes et les activités anormales.
- Former les employés et les utilisateurs aux dangers du phishing et aux techniques de fraude.
- Limiter le partage d’informations sensibles en ligne pour réduire les risques d’usurpation d’identité.
- Renforcer la collaboration internationale pour lutter plus efficacement contre ces menaces globales.
Le FaaS change les règles du jeu en cybersécurité. Plus accessible, plus sophistiqué et plus redoutable, il oblige les défenseurs du cyberespace à redoubler de vigilance. La meilleure arme contre cette menace ? Une préparation proactive et une vigilance constante.
Pour en savoir plus
La fraude en tant que service : une nouvelle génération de fraudeurs – Thomson Reuters Institute
Un nouveau type d’escroquerie, la fraude en tant que service (Fraude en tant que service), un secteur secret dans lequel les cybercriminels proposent des outils, des services et une assistance, sévit dans les banques.

La menace croissante de la cybercriminalité : l’émergence de la « fraude en tant que service » (FaaS)
Ces dernières années, la cybercriminalité a évolué vers un modèle économique extrêmement sophistiqué et organisé. L’une des évolutions les plus alarmantes dans ce domaine est la commercialisation de la cybercriminalité par des organisations criminelles, qui ont inventé le terme « Fraude en tant que service » (FaaS)…

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