L’assistance à distance est un levier essentiel pour les entreprises, mais aussi une cible privilégiée des cyberattaques. Comment le Zero Trust peut-il réduire les risques ?
Dans toute entreprise moderne, le support aux utilisateurs est un élément clé pour garantir le bon fonctionnement des services informatiques. L’assistance à distance permet aux équipes techniques d’intervenir rapidement, de résoudre des incidents et d’assurer la continuité des opérations, quel que soit l’endroit où se trouvent les employés. Cependant, cette capacité d’accès à distance introduit également des risques de sécurité considérables. Les cybercriminels exploitent activement ces services pour infiltrer les réseaux, voler des identifiants, prendre le contrôle des appareils ou encore propager des logiciels malveillants. Un accès mal protégé ou détourné peut devenir une porte d’entrée critique pour des attaques plus larges, menaçant ainsi l’intégrité des systèmes et la confidentialité des données.
Pour répondre à ces défis, de plus en plus d’entreprises adoptent une approche Zero Trust. Contrairement aux modèles traditionnels qui reposent sur la confiance implicite des utilisateurs et des appareils internes, le Zero Trust impose une validation stricte à chaque tentative d’accès. Appliquer cette stratégie à l’assistance à distance soulève des défis spécifiques, qui seront explorés dans cet article.
Pourquoi l’approche Zero Trust est essentielle
Trop longtemps, la sécurité de l’assistance à distance a reposé sur des hypothèses de confiance implicite. Or, les cybermenaces actuelles imposent une refonte de cette approche. Le modèle Zero Trust repose sur une philosophie qui considère que la confiance ne doit jamais être présumée, mais toujours vérifiée. Il s’appuie sur trois principes fondamentaux :
- Vérifier explicitement : chaque utilisateur, appareil et session doit être authentifié et conforme avant d’obtenir un accès.
- Limiter les privilèges : l’accès est accordé avec le minimum de droits nécessaires et uniquement pour une durée définie afin de réduire les risques d’exploitation.
- Présumer la compromission : toute activité suspecte doit être surveillée en temps réel et traitée comme potentiellement malveillante.
Cette approche est aujourd’hui une norme reconnue en cybersécurité, car elle permet aux entreprises de sécuriser leurs environnements face à des attaques de plus en plus sophistiquées, en s’assurant que chaque requête d’accès est analysée et filtrée avant d’être accordée.
Renforcer l’authentification et l’accès
L’identité est souvent le premier point d’attaque des cybercriminels. Dans une approche Zero Trust, elle devient un élément clé de la stratégie de défense. Chaque tentative d’accès doit être authentifiée et vérifiée en fonction du contexte et du risque associé, garantissant ainsi que seules les entités autorisées puissent bénéficier de l’assistance à distance.
Il est donc primordial de s’assurer que seuls les utilisateurs autorisés puissent initier ou recevoir une assistance à distance. Pour cela, il faut :
- Mettre en place une vérification explicite de l’identité, en utilisant l’authentification multifacteur (MFA) et l’accès conditionnel basé sur les risques pour garantir que seuls les utilisateurs autorisés obtiennent l’accès.
- Appliquer un accès au moindre privilège, en veillant à ce que l’assistance à distance soit accordée uniquement pour la durée nécessaire et avec des privilèges minimaux afin de réduire les risques d’exploitation.
- Évaluer les risques en temps réel, en analysant en continu les demandes d’accès pour détecter les anomalies ou les activités suspectes et empêcher les accès non autorisés.
Ces mesures permettent de créer un environnement où la confiance se gagne dynamiquement, sans être présumée.
Un prérequis : la sécurité des terminaux
La sécurité de l’assistance à distance repose directement sur celle des équipements terminaux. Chaque terminal est un maillon essentiel de la chaîne de sécurité et peut, s’il est compromis, devenir une porte d’entrée pour les cyberattaques. Un appareil non sécurisé ou mal configuré peut permettre à un attaquant d’obtenir un accès non autorisé et de propager sa compromission dans tout le réseau.
Pour éviter cela, les entreprises doivent renforcer la sécurité des terminaux à travers plusieurs axes fondamentaux :
- L’application de politiques de conformité : il est essentiel que seuls les terminaux respectant des critères de sécurité stricts puissent accéder aux services d’assistance à distance. Les entreprises doivent définir et appliquer des règles exigeant, par exemple, l’utilisation de systèmes à jour, l’installation d’antivirus ou encore l’activation de protections contre les accès non autorisés.
- La mise en place de configurations standardisées : en s’assurant que tous les terminaux sont configurés de manière homogène et conforme aux bonnes pratiques de cybersécurité, les organisations réduisent les risques liés aux erreurs humaines et aux failles potentielles.
- Une surveillance continue des terminaux : il est crucial d’effectuer une supervision active des équipements pour détecter les comportements suspects, les tentatives de compromission ou les vulnérabilités non corrigées. Cela passe par la collecte et l’analyse des journaux d’événements ainsi que par l’application de mises à jour de sécurité régulières.
Dans une approche Zero Trust, chaque terminal doit être considéré comme une source potentielle de menace et ne doit recevoir d’accès qu’après une validation explicite. L’intégrité des terminaux est donc un élément central pour garantir une assistance à distance sécurisée et empêcher que ces dispositifs ne deviennent des vecteurs d’attaque.
Une assistance à distance sécurisée dans une approche Zero Trust
Les solutions traditionnelles d’assistance à distance présentent souvent des lacunes en matière de sécurité, car elles reposent sur des niveaux de contrôle insuffisants et une confiance implicite. Une approche Zero Trust appliquée à ces services impose des mécanismes de contrôle renforcés pour garantir un accès sécurisé et une surveillance continue des sessions.
- Une authentification stricte et continue : chaque session doit être initiée uniquement par un utilisateur légitime dont l’identité a été vérifiée par des mécanismes robustes comme l’authentification multifacteur (MFA) et l’analyse de contexte (localisation, comportement habituel, appareil utilisé). Cette approche empêche les tentatives d’accès frauduleux et limite le risque de compromission des identifiants.
- Une transparence totale des connexions : toutes les interactions doivent être surveillées en temps réel pour détecter tout comportement suspect. Les journaux d’accès doivent être continuellement analysés afin d’identifier les tentatives d’intrusion ou d’utilisation abusive des services d’assistance à distance. L’enregistrement des sessions peut aussi être un moyen efficace de garantir leur conformité aux politiques de sécurité.
- Une gestion rigoureuse des appareils autorisés : seuls les terminaux respectant les normes de sécurité définies par l’organisation doivent pouvoir établir des connexions d’assistance à distance. Cela inclut la vérification de la conformité des appareils, l’application de correctifs de sécurité et l’interdiction des connexions depuis des dispositifs non approuvés ou compromis.
Dans les environnements réglementés, ces pratiques sont essentielles pour garantir une protection optimale des infrastructures critiques et assurer la conformité avec les exigences légales en matière de cybersécurité. Adopter une approche Zero Trust dans l’assistance à distance permet ainsi de transformer ce service en un outil sécurisé, au service de la productivité, sans exposer l’organisation à des vulnérabilités évitables.

Le contrôle pour une confiance en matière d’assistance à distance
L’assistance à distance est un outil essentiel au bon fonctionnement des entreprises, mais elle ne doit pas être une source de vulnérabilité. Une mise en œuvre rigoureuse des principes de cybersécurité est nécessaire pour en garantir la fiabilité et éviter qu’elle ne devienne un point d’entrée pour les cyberattaques. Il s’agit de trouver un équilibre entre accessibilité et protection, en appliquant des contrôles de sécurité stricts.
Pour renforcer leur posture de sécurité, les entreprises doivent :
- Auditer leurs outils d’assistance à distance : analyser régulièrement les solutions utilisées, identifier les vulnérabilités potentielles et s’assurer que les configurations respectent les bonnes pratiques de cybersécurité.
- Adopter les principes du Zero Trust : chaque session doit être accordée uniquement après une vérification explicite de l’utilisateur et du terminal. L’authentification doit être renforcée et les accès conditionnés en fonction du niveau de risque détecté.
- Mettre en place des politiques de contrôle rigoureuses : définir des règles précises encadrant l’utilisation de l’assistance à distance, restreindre l’accès aux seuls équipements conformes, surveiller les sessions en temps réel et appliquer une journalisation systématique des connexions.
En appliquant ces mesures, les entreprises s’assurent que l’assistance à distance reste un outil sécurisé, garantissant la continuité opérationnelle sans compromettre la protection des systèmes et des données.
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Repenser la sécurité de l’assistance à distance dans un monde Zero Trust
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