En 2024, la criminalité numérique en Suisse a augmenté de 35%, touchant principalement les fraudes économiques et l’usurpation d’identité.
Saviez-vous que les infractions numériques ont explosé de près de 35% rien qu’en 2024 ? Dans un monde de plus en plus connecté, les menaces digitales deviennent une préoccupation majeure pour les citoyens et les entreprises suisses. Face à cette flambée, comprendre les causes, mesurer l’impact et anticiper les défis devient une nécessité absolue.
Ces données préoccupantes proviennent du rapport annuel 2024 de la Statistique Policière de la Criminalité (SPC), établi par l’Office fédéral de la statistique (OFS), ainsi que du récent communiqué de presse officiel diffusé par le Conseil fédéral suisse le 24 mars 2025.
Une hausse préoccupante de la criminalité numérique
Selon le dernier rapport annuel de la Statistique Policière de la Criminalité (SPC), la Suisse a enregistré un total de 563 633 infractions en 2024, marquant une hausse générale de près de 8% par rapport à 2023. Parmi ces infractions, celles relevant du domaine numérique se démarquent par une progression particulièrement inquiétante : une augmentation de 34,7%, soit 15 195 infractions supplémentaires par rapport à l’année précédente.
La cybercriminalité économique domine nettement ce tableau noir avec plus de 90% des infractions numériques recensées. Les escroqueries, le blanchiment d’argent numérique et les vols de données personnelles constituent aujourd’hui les modes opératoires privilégiés des criminels en ligne. Le phishing, par exemple, a bondi de 56,2% en un an, tandis que l’usurpation d’identité a plus que doublé avec une augmentation spectaculaire de 104,8%. Cette hausse est notamment liée à l’introduction récente de l’article 179decies sur l’usurpation d’identité.
Analyse approfondie : Les domaines de la criminalité numérique
La répartition des infractions numériques par domaine révèle une prédominance écrasante de la cybercriminalité économique avec 93,9% des cas enregistrés en 2024 (soit 55 413 infractions). Cette catégorie regroupe principalement des infractions financières comme l’escroquerie numérique et l’usurpation d’identité.
Les cyber-délits sexuels représentent quant à eux 4,9% (soit 2 922 cas) des infractions numériques. Bien que minoritaires, ces infractions restent particulièrement préoccupantes en raison de leur gravité et de leur impact sur les victimes.
Enfin, les cyber-atteintes à la réputation et les pratiques déloyales représentent une part plus modeste avec 1,2% des infractions (698 cas). Ces actes visent généralement à ternir la réputation d’individus ou d’entreprises par le biais d’internet.
Cette répartition souligne l’importance de renforcer spécifiquement les dispositifs de sécurité financière en ligne ainsi que les mécanismes de protection contre les agressions sexuelles numériques.
Une criminalité en hausse généralisée
Au-delà de la criminalité numérique, d’autres formes d’infractions connaissent une augmentation significative. En 2024, 46 070 vols par effraction ou introduction clandestine ont été recensés, soit une hausse de 11,2% par rapport à 2023, représentant en moyenne 126 incidents par jour. Les vols de véhicules ont augmenté de 9,3%, et les vols à l’étalage de 6,9%. Le nombre d’escroqueries a quant à lui plus que doublé depuis 2017, atteignant 34 392 cas, avec une très large majorité (80%) commise par voie numérique.
Les infractions de violence grave ont elles aussi malheureusement continué à augmenter pour la troisième année consécutive, avec une hausse de 19,4%, portant leur total à 2456 cas en 2024. Les lésions corporelles graves (+16,9%) et les viols (+29,4%) figurent parmi les augmentations les plus marquantes. À noter toutefois une baisse sensible des homicides consommés (-15,1%), dont la majorité s’est produite dans la sphère domestique.
Les personnes prévenues pour ces violences sont majoritairement des adultes de 25 ans et plus (+15,8%) ainsi que des mineurs (+10,9%).
Pour en savoir plus
La criminalité numérique a plus que doublé depuis 2020 – | Communiqué de presse
24.03.2025 – En 2024, la police a enregistré au total 563 633 infractions relevant du Code pénal (CP), soit environ 8% de plus que l’année précédente. Si l’on considère la criminalité par domaines, les infractions numériques ont, comme les années précédentes, affiché une forte hausse (+35%). Les infractions contre le patrimoine se sont accrues de 8% par rapport à 2023. Et les infractions de violence grave ont augmenté (+19%) pour la troisième année consécutive. Ce sont là quelques-uns des résultats de la statistique policière de la criminalité (SPC), établie par l’Office fédéral de la statistique (OFS).
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