La désactivation du voyant de capture transforme les lunettes connectées de Meta en outil d’enregistrement invisible, posant des enjeux concrets pour la vie privée en public.
En bref
- Un moddeur propose de modifier les lunettes Ray-Ban Meta pour désactiver entièrement le voyant LED censé signaler l’enregistrement.
- Cette modification permet de filmer ou photographier des personnes sans qu’elles en soient conscientes, sans altérer les fonctions principales des lunettes.
- La demande pour ces modifications circule sur des plateformes sociales et des services de vente en ligne, avec des acheteurs identifiés dans plusieurs régions.
- La situation remet en question les mécanismes de protection intégrés aux lunettes et pose des défis éthiques, juridiques et pratiques pour l’usage en public.
Les lunettes connectées de Meta ont été conçues pour rendre la capture d’images et de vidéos plus naturelle dans la vie quotidienne. Leur voyant lumineux blanc, placé sur la monture, est présenté comme un garde-fou garantissant que les personnes environnantes savent lorsqu’un enregistrement est en cours. Ce choix répond à une préoccupation essentielle : éviter que ces lunettes puissent servir à filmer des individus à leur insu. Pourtant, selon une enquête publiée par 404 Media, un moddeur indépendant propose une modification simple et peu coûteuse qui désactive entièrement ce voyant, tout en conservant toutes les fonctionnalités d’enregistrement.
Une fonction de signalement intégrée pour protéger la vie privée
Lors de leur conception, les Ray-Ban Meta ont intégré un voyant LED visible dès qu’une capture vidéo ou photo est activée. Cette approche vise à rendre l’utilisation compréhensible pour les personnes autour de l’utilisateur. Contrairement à un téléphone tenu à bout de bras, ces lunettes se portent en continu, ce qui pourrait rendre l’acte de filmer complètement invisible sans signal clair.
Meta a conçu le système pour empêcher toute dissimulation volontaire de la LED. Si un utilisateur tente de la masquer, le dispositif est censé désactiver la capture. Cette mesure avait pour objectif de rassurer les personnes filmées, mais aussi d’offrir un cadre d’usage socialement acceptable. L’entreprise présente ce voyant comme un pilier de la confiance entre l’utilisateur et ceux qui l’entourent.
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☕ Je soutiens DCODCependant, l’enquête montre que cette barrière technique n’est pas suffisante. Les vidéos illustrant la modification montrent un atelier où l’opération consiste à neutraliser directement la LED. La modification ne laisse aucune trace extérieure visible : les lunettes semblent en parfait état, comme si rien n’avait été changé. La manipulation contourne donc la protection conçue par l’entreprise et annule le signalement visuel prévu pour garantir la transparence.
Une modification accessible et recherchée
Le moddeur propose cette modification pour un montant fixe, avec ou sans fourniture initiale des lunettes. Cette offre est relayée sur des plateformes de partage de vidéos et sur certains services marchands. Des acheteurs potentiels la commentent, recherchent des retours d’expérience et discutent des usages possibles.
La demande n’est pas anecdotique. L’enquête indique que des acheteurs ont été identifiés dans plusieurs régions, y compris hors des États-Unis. Certains justifient leur intérêt par l’idée que les personnes se comportent différemment lorsqu’elles savent être enregistrées. D’autres évoquent des usages ordinaires comme filmer des scènes du quotidien ou des événements publics. Mais les discussions observées sur certaines plateformes montrent aussi des intentions problématiques : filmer à l’insu, espionner ou saisir des images dans des situations privées.
Les lunettes modifiées ont été testées par le média à l’origine de l’enquête. Le voyant extérieur ne s’allume plus lors de la capture, tandis qu’une très faible lumière interne, visible uniquement par l’utilisateur dans des conditions spécifiques, subsiste. Cette lumière ne permet en aucun cas aux personnes autour d’identifier que l’enregistrement est en cours.
Par ailleurs, des expérimentations antérieures, menées par des tiers, ont montré que les lunettes pouvaient être associées à des services en ligne pour afficher des informations personnelles sur les personnes regardées. Si la captation devient invisible, les risques de croisement avec des systèmes de reconnaissance ou d’indexation augmentent.
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