La Suisse affiche néanmoins un taux d’adoption de l’IA supérieur à la moyenne mondiale, portée par ses infrastructures numériques, son système éducatif solide et une dynamique d’innovation soutenue.
En bref
- La Suisse se classe au 15e rang mondial pour l’adoption de l’IA, selon le AI Diffusion Report publié par Microsoft.
- Environ une personne active sur trois en Suisse utilise déjà des outils d’IA, contre une moyenne de 23 % dans le pays à haut revenu.
- Les capacités d’infrastructure et de formation soutiennent cette dynamique, sans nécessiter de centres de données de pointe sur le territoire.
- Cependant, l’écart mondial en matière d’accès et de compétences reste important, laissant une partie de la population mondiale hors de cette transition technologique.
La publication du AI Diffusion Report de l’IA, selon Microsoft EMEA met en lumière une dynamique que l’on observe déjà dans de nombreux secteurs professionnels : l’IA n’est plus une technologie émergente réservée aux spécialistes. Elle s’est diffusée dans des usages quotidiens, qu’il s’agisse de rédaction assistée, de génération de documents, de planification ou d’analyse. La Suisse, selon ce rapport, se situe au-dessus de la moyenne mondiale en matière d’adoption, avec environ une personne en âge de travailler sur trois utilisant régulièrement des outils d’IA. Ce taux, significativement supérieur à la moyenne du pays à haut revenu, reflète une réalité bien établie dans le pays : la convergence entre infrastructures numériques matures, formations accessibles et environnement institutionnel stable.

Un écosystème propice à l’adoption
La position de la Suisse s’explique en partie par la robustesse de ses infrastructures numériques et la qualité de son système éducatif. Le pays n’a pas cherché à devenir un centre de recherche en intelligence artificielle comparable à d’autres hubs mondiaux, mais il a su créer les conditions nécessaires pour une utilisation large et pragmatique des technologies d’IA. La disponibilité d’outils prêts à l’emploi, l’intégration progressive de compétences numériques dans les parcours professionnels et la confiance générale dans l’innovation technologique contribuent à cette adoption soutenue.
Le rapport met également en avant le fait que certains pays, tels que Singapour, les Émirats arabes unis, la Norvège et l’Irlande, parviennent à des niveaux élevés d’adoption de l’IA grâce à une combinaison similaire d’accès facilité à la technologie, d’investissement dans la formation et de coordination politique. La Suisse s’inscrit dans cette dynamique, confirmant l’importance d’une approche holistique plutôt que d’une simple concentration d’initiatives de recherche.
Les indicateurs de diffusion et les perspectives
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☕ Je soutiens DCODLe rapport introduit trois indices permettant de comprendre les dynamiques de l’IA : l’AI Frontier Index, l’AI Infrastructure Index et l’AI Diffusion Index. La Suisse se distingue principalement dans le dernier, celui qui mesure la manière dont les individus et les organisations utilisent réellement l’IA. Cette distinction souligne une caractéristique importante de l’écosystème numérique suisse : l’accent sur l’usage concret plutôt que sur la démonstration technologique.
Cependant, le rapport rappelle également qu’environ la moitié de la population mondiale demeure exclue de l’accès aux compétences numériques ou aux infrastructures nécessaires à l’utilisation de l’IA. Cette réalité soulève des enjeux qui dépassent la seule innovation : la réduction des inégalités numériques deviendra un facteur déterminant pour le développement économique global.
La trajectoire suisse montre qu’il est possible d’encourager une adoption large de technologies complexes grâce à des politiques de formation accessibles, à la stabilité des infrastructures et à la confiance collective dans les usages numériques. La question désormais centrale est celle de la capacité à transformer cette adoption en gains de productivité, en nouveaux modèles économiques et en pratiques professionnelles durables.
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