Offrez un café pour soutenir cette veille indépendante.
☕ Je soutiens DCODFrontex établit de nouvelles normes strictes d’images pour renforcer la détection des faux documents.
En bref
- Frontex transforme le système FADO, actif depuis 1998, en EBCG FADO, intégrant des normes techniques d’imagerie numérique pour documents d’identité et de voyage.
- Les nouvelles spécifications définissent résolution, formats et qualité minimale des images numériques afin de garantir des contrôles fiables et comparables entre États membres.
- Le système harmonisé facilite le travail des gardes-frontières, experts judiciaires et développeurs de solutions technologiques pour identifier rapidement les falsifications documentaires.
- Ces standards visent à combler les écarts de qualité entre pays, tout en renforçant la détection face aux fraudes sophistiquées, comme les attaques de morphing facial contre les systèmes biométriques.
L’agence européenne Frontex a publié des normes techniques formelles pour les images numériques exploitées dans le nouveau système EBCG FADO. Ainsi, selon le communiqué officiel de Frontex, l’objectif déclaré est d’assurer une uniformité et une qualité de données qui rendent comparables les images échangées entre États membres, experts et fournisseurs technologiques. La modernisation ne se limite pas à la technique : elle accompagne un changement de gouvernance et une refonte des produits offerts aux différents utilisateurs.
Gouvernance et portée opérationnelle d’EBCG FADO
Le document réaffirme que FADO existe depuis 1998 en tant que référentiel européen d’images de documents authentiques et falsifiés. La responsabilité de gestion bascule vers Frontex conformément au cadre réglementaire applicable. Le système EBCG FADO est conçu comme une famille de produits destinés à divers publics. Parmi eux figurent l’EBCG FADO Document Expert Portal pour la création et la validation des descriptions, l’EBCG FADO Limited en lecture contrôlée, et EBCG PRADO en libre accès pour les descriptions authentiques restreintes. Ces niveaux d’accès correspondent à des exigences de qualité d’image différentes et à des capacités fonctionnelles distinctes. Le texte officiel précise également que l’architecture technique vise l’interopérabilité, une évolutivité pour besoins futurs et des mesures de gestion des accès basées sur le principe du besoin de savoir.
Selon Biometric Update, le passage de l’administration du système au sein de Frontex s’appuie sur les règlements européens cités dans le document. Ce transfert permet à l’agence d’assurer la « uniformité et la qualité » des données stockées et partagées. La structuration en produits (Authentic Document Description, False Document Description, Quick Check Card, FADO Document Alert, Informative Document) clarifie les usages attendus : références pour les laboratoires, outils opérationnels pour les gardes-frontières, et base pour le développement d’outils de détection automatisée. Les acteurs autorisés à alimenter le système incluent États membres et parties tierces habilitées. Ces éléments définissent un cadre où la gouvernance technique et les droits d’accès sont alignés avec la mission opérationnelle du système.
Exigences techniques précises pour garantir la valeur opérationnelle
Le corps principal du standard détaille des paramètres mesurables pour la capture et le stockage des images. Pour les descriptions d’authenticité de niveau élevé, la résolution minimale requise est de 3000 pixels sur le long bord et une profondeur de couleur de 24 bits est exigée. Les formats d’image autorisés incluent JPG/JPEG, JFIF, PNG, WebP, BMP et TIFF. Les images doivent être en mode couleur RGB et exemptes de défauts optiques et numériques visibles tels que l’aberration chromatique, le bruit, le ghosting, la posterisation ou les saturations extrêmes. Pour certains produits, une taille minimale de fichier est imposée (par exemple 1,5 Mo) tandis que la limite supérieure admise est 50 Mo. Les images destinées aux descriptions de documents falsifiés suivent des plages de résolution spécifiques, typiquement entre 1500 et 3000 pixels sur le long bord, avec un fichier minimal de 100 Ko.
Les Quick Check Cards (QCC) bénéficient de normes intermédiaires permettant une utilisation pratique par les agents de contrôle : résolution minimale de 1500 pixels et profils de qualité adaptés à la consultation rapide. Les FADO Document Alerts, produits destinés à signaler caractéristiques de fraude, exigent une résolution 1000–3000 pixels selon le niveau d’accès et une résolution de 300 PPI pour garantir la lisibilité des éléments de sécurité. Le document précise aussi des règles sur le matériel de capture : les scanners doivent supporter LAB/RGB, 24 bits et une résolution optique minimale (ex. 2400 dpi pour certains usages) ; les appareils photo doivent proposer un capteur d’au moins 3–5 mégapixels selon le produit visé.
Ces prescriptions techniques visent un objectif opérationnel simple : fournir des images comparables et exploitables pour l’identification des fraudes. En rendant obligatoires des paramètres mesurables, EBCG FADO réduit les cas où une image de mauvaise qualité empêche l’analyse ou induit des erreurs. Les formats et contraintes fixés bénéficient aux développeurs de solutions d’authentification documentaire qui disposent désormais d’un cadre clair pour calibrer leurs outils.
Valeur pratique pour les acteurs de terrain et limites opérationnelles
Sur le terrain, la cohérence des images doit se traduire par des contrôles plus rapides et une réduction des faux positifs et négatifs. Les gardes-frontières auront des QCC standardisées pour des vérifications frontales et les experts judiciaires un référentiel d’images haute qualité pour les analyses approfondies. Les entreprises technologiques disposent d’un cahier des charges pour concevoir des outils conformes.
La mise à jour ne prétend pas éliminer toutes les menaces. Elle fournit un socle technique. La détection des techniques avancées de fraude, comme le morphing facial, est traitée par des projets connexes tels que iMars, cités dans le communiqué de Frontex, qui développent des réponses aux attaques de manipulation d’images.
💡 Ne manquez plus l'essentiel
Recevez les analyses et tendances cybersécurité directement dans votre boîte mail.
💡 Note : Certaines images ou extraits présents dans cet article proviennent de sources externes citées à des fins d’illustration ou de veille. Ce site est indépendant et à but non lucratif. 👉 En savoir plus sur notre cadre d’utilisation.
Vous appréciez ces analyses ?
Soutenez DCOD en offrant un café ☕