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🔔 S’abonner au canalLe conseiller à la sécurité nationale, des applications de messagerie sécurisées et des fuites embarrassantes. Voici les ingrédients d’une nouvelle crise au sommet de l’administration américaine.
Lors d’une récente réunion du cabinet à la Maison Blanche, une photo du conseiller à la sécurité nationale a capturé un moment qui fait depuis couler beaucoup d’encre. On y aperçoit l’écran de son téléphone affichant ce qui semble être une version non officielle de Signal, une application de messagerie chiffrée reconnue pour sa confidentialité.
Un usage inapproprié d’applications sensibles
La première alerte est venue de la découverte du conseiller à la sécurité nationale utilisant Signal pendant une réunion officielle. L’incident aurait pu s’arrêter là, mais les choses se sont compliquées lorsque des captures d’écran ont révélé que l’application en question n’était pas Signal dans sa version standard. Il s’agissait d’une version non officielle conçue pour archiver automatiquement les messages. Cette fonction pose question : s’agit-il d’une application validée par les autorités américaines ? Comment ces données sont-elles stockées ? Et surtout, qui y a accès ?
Les révélations ont ensuite identifié cette application comme un clone de Signal, nommé Telesignal, fourni par une société israélienne spécialisée dans la modification de messageries sécurisées à destination d’agences gouvernementales. Or, cette entreprise a elle-même été victime d’un piratage. Le hacker a accédé à des données sensibles, dont des journaux de discussions archivées, des identifiants d’accès à l’infrastructure, ainsi que des noms, numéros de téléphone et adresses e-mail de responsables de la douane américaine. Pire : ces archives n’étaient pas chiffrées de bout en bout, contrairement aux garanties habituellement associées à Signal.
Bien que les messages du conseiller à la sécurité nationale ou d’autres membres du cabinet n’aient pas été directement compromis, l’exposition d’informations aussi critiques soulève de graves inquiétudes sur les outils réellement utilisés au plus haut niveau. Cette faille technique renforce la suspicion autour du recours à des services non certifiés et des pratiques numériques mal encadrées.
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☕ Je soutiens DCODUne erreur de manipulation qui tourne au scandale
L’autre élément détonant de l’affaire a concerné la gestion de groupes de discussion. Ce même conseiller à la sécurité nationale aurait créé un canal de discussion sur Signal pour discuter d’opérations militaires imminentes au Yémen. Problème : un journaliste de The Atlantic y a été ajouté par erreur. Cette bourde, grave, montre les limites d’une utilisation non contrôlée d’applications de messagerie dans des contextes hautement sensibles.
Dans un environnement où chaque communication peut avoir des répercussions diplomatiques ou stratégiques, l’ajout malencontreux d’un tiers non autorisé à une conversation confidentielle démontre un défaut de maîtrise des outils numériques par certains responsables. Cet incident pourrait enfreindre les règles de sécurité en vigueur. D’autres fuites ont d’ailleurs révélé que le secrétaire à la Défense avait partagé des détails sensibles dans un autre groupe Signal, où figuraient sa conjointe et une dizaine de contacts non officiels.
Des répercussions politiques immédiates
Face à la pression croissante et aux interrogations publiques, le conseiller à la sécurité nationale a démissionné de son poste. Les révélations successives, notamment par 404 Media, Wired et Gizmodo, ont mis en lumière les nombreuses zones d’ombre autour de l’usage de cette application alternative. Les noms d’autres hauts responsables apparaissent également dans les captures d’écran : plusieurs figures politiques américaines de haut niveau. Ce qui semblait être une erreur individuelle pourrait donc révéler une pratique plus répandue.
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