La bataille autour de l’identité électronique (e-ID) suisse se transforme en une saga tumultueuse, où controverses et conflits internes prennent le pas sur le fond du débat.
Depuis plusieurs mois, l’identité électronique occupe une place centrale dans le paysage politique suisse. Avec 50 000 signatures nécessaires pour lancer un référendum, la mobilisation contre la nouvelle loi sur l’e-ID semblait possible. Mais les divisions internes parmi les opposants jettent une ombre sur cette entreprise, mettant à nu les tensions profondes qui agitent ce dossier sensible.
Un combat pour la protection des données personnelles
En 2021, les citoyens suisses avaient rejeté une première proposition d’identité électronique confiée à des acteurs privés, principalement en raison de craintes liées à la protection des données. La nouvelle loi, adoptée en décembre dernier par le Parlement, propose cette fois une e-ID délivrée directement par l’État. Pourtant, une partie de la population reste méfiante face à cette solution centralisée.
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Pour contrer ce projet, plusieurs groupes, parmi lesquels Mass-Voll, le Parti Pirate et les Amis de la Constitution, se sont lancés dans une collecte intensive de signatures. D’après Mass-Voll, près de 55 000 signatures auraient été soumises à la Chancellerie fédérale, un chiffre suffisant pour espérer organiser un nouveau vote populaire. Toutefois, la validation finale prendra plusieurs semaines.
Une opposition fragmentée, entre accusations et stratégies divergentes
La campagne contre l’e-ID, censée être unie autour de la défense des libertés individuelles, s’est fragmentée en une multitude de querelles internes. Le Parti Pirate, par exemple, dénonce une « appropriation » de ses signatures par d’anciens membres de son comité directeur, qualifiant l’affaire de « revanche politique ».
De son côté, Mass-Voll réclame le retour d’une partie de ses signatures, accusant les Amis de la Constitution d’avoir brisé un accord contractuel sur la date de dépôt. Dans un échange de courriels révélé par les médias, Rimoldi soutient qu’aucun consensus n’avait été trouvé, renforçant la confusion ambiante.
Pour les observateurs, ces divisions compromettent la crédibilité de la mobilisation contre l’e-ID. Alors que la protection des données personnelles reste une préoccupation majeure, les stratégies concurrentes et les batailles d’ego pourraient bien affaiblir l’adhésion du public à cette cause.
La prochaine étape dépendra du décompte de la Chancellerie fédérale : nous saurons bientôt si un nouveau scrutin sera convoqué.
Pour en savoir plus
Les opposants à une identité électronique nationale se disputent au sujet des signatures collectées
Le dépôt des signatures pour le référendum contre la loi sur l’identité électronique a suscité un tollé. Reste à savoir si un vote aura lieu. Keystone : Une vive controverse a éclaté concernant le dépôt des signatures…
Le nombre de signatures lors du référendum sur l’identité électronique n’est pas clair
Le mouvement Mass-Voll a déposé mardi 22 avril 15 000 signatures supplémentaires à la Chancellerie fédérale à Berne pour un référendum contre l’introduction d’une carte d’identité électronique nationale. Avec les comités concurrents, environ 55 000 signatures devraient désormais avoir été déposées.
Litige sur les signatures, référendum contre l’E-ID incertain
Différents groupes ont recueilli des signatures contre l’introduction de l’e-ID. Il existe cependant de grandes divergences d’opinions entre les groupes d’intérêts, et il n’est donc pas encore certain qu’il y aura réellement suffisamment de signatures pour obtenir les signatures nécessaires.
Mass-Voll dépose 15 000 signatures supplémentaires contre l’E-ID
Nicolas Rimoldi, président du mouvement Mass-Voll (au centre), et ses camarades militants ont déposé 15 000 signatures supplémentaires auprès de la Chancellerie fédérale pour le référendum sur l’e-ID. Keystone Mardi, le mouvement Mass-Voll a déposé 15 000 signatures supplémentaires…
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Identité électronique e-ID : La Suisse de nouveau aux urnes ?
Le peuple suisse pourrait revoter sur l’identité électronique (e-ID). Un référendum a recueilli plus de 60 000 signatures contre le projet.
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